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LES APPARITIONS DE NOËL.

fenêtres craquèrent, des fragments de plâtre tombèrent du plafond et en firent voir les lattes à découvert. Scrooge ne se rendit pas raison de ce changement à vue, mais il reconnut que tout se passait comme dans la réalité, et qu’il était seul là comme jadis, tous les autres enfants étant allés dans leurs familles passer les saintes vacances. Cette fois il ne lisait plus, mais il se promenait en long et en large avec désespoir. Scrooge regarda l’Esprit, et puis avec un triste hochement de tête il regarda du côté de la porte. Elle s’ouvrit, et une jeune fille, beaucoup plus jeune que l’écolier, entra vivement, l’entoura de ses petits bras et après maint baiser, l’appela son frère, son cher frère, « Je viens vous chercher, mon cher frère, dit-elle, frappant des mains et s’interrompant pour rire ; je viens vous chercher et vous conduire à la maison… à la maison !

— À la maison, petite Fanny ! répéta l’enfant.

— Oui, répliqua la jeune fille toute radieuse ; à la maison et pour tout de bon, pour toujours ! Papa est si radouci maintenant que la maison est comme un paradis ; il me parla si doucement un soir au moment où j’allais me coucher, que je lui demandai encore si vous reviendriez avec nous, et il répondit oui ; puis le lendemain il m’a envoyée avec une voiture pour vous ramener. Vous allez être un homme, ajouta-t-elle, et vous ne retournerez plus ici ; mais d’abord nous allons pas-