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LES APPARITIONS DE NOËL.

vert lustré. Sa main tenait une branche de houx, et, en contradiction avec cet emblème hivernal, ses vêtements étaient décorés de fleurs d’été ; mais ce qu’il avait de plus étrange en lui, c’était que du sommet de sa tête jaillissait un brillant jet de lumière qui rendait visible tout ce que je viens de décrire ; — voilà ce qui sans doute explique pourquoi, dans ses moments sombres, il se servait pour chapeau d’un grand éteignoir qu’il avait sous le bras en entrant dans la chambre.

Eh bien ! quelque étrange que cela parût à Scrooge, il remarqua quelque chose de plus étrange encore : les reflets changeants de la ceinture de cet être singulier éclairaient alternativement une partie de son corps plus qu’une autre, de manière à rendre toute la figure plus ou moins distincte et plus ou moins complète en apparence : c’était tantôt un être avec un seul bras, tantôt un être avec une seule jambe, avec deux jambes sans tête, avec une tête sans corps, et les membres ainsi retranchés ne laissaient pas une trace visible dans les ténèbres où ils se fondaient ; puis, par un nouveau prodige, l’apparition redevenait elle-même, aussi complète et aussi distincte que jamais.

« Monsieur, êtes-vous l’Esprit dont la venue m’a été annoncée ? demanda Scrooge.

— Je le suis. »