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LES APPARITIONS DE NOËL.

c’est l’heure, s’écria Scrooge ravi ; — c’est l’heure, et rien !

C’est ainsi qu’il triomphait pendant les sons d’avant-quart ; mais quand la cloche lui eut lancé la note profonde, sombre et mélancolique : une heure ! une lueur illumina au même instant la chambre, et les rideaux du lit s’ouvrirent.

Les rideaux du lit s’ouvrirent, vous dis-je, tirés par une autre main que la sienne, non pas les rideaux derrière lui, mais ceux du côté où il tournait la tête. Scrooge, tressaillant, s’assit contre le traversin, se trouvant face à face avec son visiteur surnaturel… face à face et aussi près que je le suis de vous, lecteur, moi qui me tiens debout, en esprit, à votre coude.

C’était une étrange figure… comme un enfant ; mais bien moins comme un enfant que comme un vieillard, aperçu au travers de quelque milieu surnaturel qui lui donnait l’air de s’être amoindri jusqu’aux proportions d’un enfant. Ses cheveux, qui flottaient autour de son cou et qui lui descendaient jusqu’au-dessous de la taille, semblaient blanchis par l’âge, et cependant son visage n’avait pas une ride et son teint était de la plus délicate fraîcheur. Ses bras, longs et musclés, armés de larges mains, annonçaient une force peu commune ; ses jambes et ses pieds, d’une forme parfaite, restaient nus comme ses bras et ses mains. Il portait une tunique de la blancheur la plus pure avec une ceinture d’un beau