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LES APPARITIONS DE NOËL.

vers la foule de mes semblables avec les yeux baissés, au lieu de les relever vers cette étoile bénie qui conduisit les sages à une humble demeure ? N’y avait-il donc pas de maison pauvre où sa lumière m’aurait conduit ? »

Scrooge était très-affligé d’entendre le spectre se lamenter ainsi sur le passé, et frémissait en l’écoutant.

« Écoutez-moi, lui cria le spectre, mon temps va expirer.

— J’écoute, dit Scrooge ; mais ne soyez pas trop dur pour moi, Jacob : abrégez un peu, je vous prie.

— Comment il se fait que je parais devant vous sous cette forme visible, c’est ce que je ne puis dire : je me suis assis invisible à côté de vous mainte et mainte fois. »

Ce n’était pas une idée agréable. Scrooge frissonna et essuya la sueur froide de son front.

« Ce n’est pas la moindre amertume de ma pénitence, continua le spectre ; je suis venu ici ce soir pour vous prévenir que vous avez encore une chance et un espoir d’échapper à ma destinée. C’est une chance et un espoir que vous me devrez, Ebenezer.

— Vous fûtes toujours un excellent ami ; je vous remercie, Jacob.

— Vous verrez apparaître trois esprits, » dit le spectre.