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LES APPARITIONS DE NOEL.

de la cité n’avaient sonné que trois heures, et il était déjà presque nuit ; il n’avait pas fait jour depuis le matin, et les chandelles allumées dans les boutiques voisines exhalaient contre les vitres leur lumignon rougeâtre. Le brouillard pénétrait intérieurement à travers toutes les fentes et tous les trous de serrure, brouillard si épais au dehors que, quoique la rue fût des plus étroites, les maisons de l’autre côté n’étaient plus que de vraies masses d’ombres.

La porte du comptoir de Scrooge restait ouverte, afin qu’il pût surveiller son commis, qui, dans une espèce de cellule sombre, faisait des copies de lettres. Scrooge avait un très-petit feu ; mais le feu du commis était si petit qu’il ressemblait à un charbon unique : et comment aurait-il pu le regarnir ? Scrooge gardant la boîte aux charbons dans la pièce où il se tenait lui-même. Chaque fois que le commis y entrait avec sa pelle pour en chercher, le maître de prédire qu’ils seraient forcés de se séparer. Aussi le commis s’enveloppait de son mieux et essayait de se réchauffer à la chandelle ; malheureusement il n’avait pas assez d’imagination pour y réussir.

« Joyeuses fêtes de Noël, mon oncle ! Dieu vous protège ! s’écria une voix avec l’accent de la gaîté. Et c’était la voix du neveu de Scrooge, survenu si brusquement qu’il donnait le premier avis de son approche.

— Bah ! répondit Scrooge, bêtise ! »