Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LES CARILLONS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

fois qu’il avait vu ce large et triple menton, ces yeux étonnés qui semblaient avoir peur de se perdre tout-à-fait dans la graisse molle du visage ; ce nez affligé de l’infirmité d’un reniflement continu ; cette poitrine haletante, et les autres agréments naturels du personnage. En effet, l’associé de Mrs. Chickenstalker, son associé dans le commerce de l’épicerie, et son associé dans les accidents du mariage, fut à la fin reconnu pour l’ancien portier de sir Joseph Bowley, bienheureux apoplectique que l’imagination de Trotty avait assorti avec Mrs. Chickenstalker, depuis le jour qu’introduit par lui dans la maison de sir Joseph, il avait reçu une si grave semonce à propos de sa petite dette.

Trotty ne pouvait trouver un vif intérêt dans un pareil changement après tous ceux qu’il avait vus ; mais, par un irrésistible enchaînement de souvenirs et d’idées, il chercha involontairement derrière la porte du salon la planche noire où les comptes des pratiques étaient ordinairement inscrits à la craie. Il n’y aperçut pas son nom ; il y en avait d’autres, mais qui lui étaient étrangers et en plus petit nombre qu’autrefois, d’où il augura que le ci-devant concierge était partisan des affaires au comptant, et que sans doute il avait dû, en entrant dans le commerce, pourchasser activement les débiteurs de Mrs. Chickenstalker.

Le pauvre Trotty était si triste d’être seul, si triste surtout d’avoir vu périr toutes les espérances que lui