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LE CRICRI DU FOYER.

on but à l’heureux jour du mariage, eût été la pire de toutes les omissions.

Après le repas, Caleb entonna sa chanson du rougebord. Sur ma vie ! et j’espère bien vivre encore un an ou deux, il la chanta jusqu’au dernier couplet.

Ici, il faut raconter un incident très-inattendu qui surprit les convives, juste au moment où Caleb terminait son refrain bachique.

On frappa à la porte : un homme entra, sans dire avec votre permission ou sauf votre permission ; — un homme entra avec quelque chose de lourd sur la tête, qu’il déposa au milieu de la table, sans déranger la symétrie, au centre des noix et des pommes :

« Monsieur Tackleton, dit-il, vous envoie ses compliments, et comme il n’a que faire lui-même du gâteau, peut-être le mangerez-vous. »

Et à ces mots, il partit.

Il y eut un moment de surprise dans la compagnie, comme vous pourrez vous l’imaginer. Mrs Fielding, personne d’un discernement infini, suggéra que le gâteau était empoisonné et raconta l’histoire d’un gâteau qui avait fait venir toutes bleues les demoiselles d’un pensionnat. Mais on la réfuta par acclamation ; le gâteau fut découpé par May, en grande cérémonie et au milieu de la joie générale.

Je ne crois pas que personne en eût encore goûté, lorsqu’on frappa encore à la porte, et le même homme