Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
LE CRICRI DU FOYER.

reil jour, et que tout qu’elle avait à dire, c’était « qu’on me porte maintenant à ma tombe ; » phrase absurde ou qui parut telle, attendu qu’elle n’était pas morte ni n’avait l’air de l’être. Au bout de quelques minutes, elle tomba dans un état de calme effrayant, et observa que lorsque cette suite de malheurs était survenue dans le commerce de l’indigo, elle avait bien prévu qu’elle serait exposée toute sa vie à toute espèce d’injures et d’affronts ; prévision qui se réalisait. Aussi suppliait-elle qu’on ne s’occupât plus d’elle — car qu’était-elle — Seigneur ! rien. On devait donc oublier qu’une semblable créature vivait et se passer d’elle. Après cet accès d’humeur ironique, elle eut un paroxysme d’irritation et de colère, pendant lequel elle fit entendre cette expression remarquable : que le ver se retourne quand on le foule au pied ; ensuite elle céda à un tendre regret, disant que si on avait eu confiance en elle, elle aurait pu suggérer bien des choses. Profitant de cette crise dans ses sentiments, l’Expédition l’embrassa, et bientôt la vieille dame ayant mis ses gants, était en route pour la maison de Peerybingle, dans un état de douceur parfaite, avec une feuille de papier à sa ceinture, qui contenait un bonnet d’apparat presque aussi haut et aussi raide qu’une mître d’évêque.

Le père et la mère de Dot devaient venir dans une petite carriole, et ils se firent attendre : on eut des inquiétudes, on tourna souvent les yeux du côté de la route, et Mrs Fielding s’obstinant toujours à regarder