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LE CRICRI DU FOYER.

si près des nouveaux mariés. Nous sommes donc partis de bonne heure et nous voici… J’ai réfléchi à ce que j’ai fait, ajouta-t-il après quelques instants de silence. Je me suis reproché, à en perdre l’esprit, le chagrin que je lui ai causé, et je suis arrivé à cette conclusion, que je ferais mieux, si vous voulez, madame, rester avec moi pendant ce temps-là, de lui dire la vérité. Vous resterez avec moi, n’est-ce pas ? répéta-t-il, tremblant des pieds à la tête. Je ne sais quel effet cela peut avoir sur elle ; je ne sais ce qu’elle pensera de moi ; je ne sais si elle aimera encore son pauvre père après cela ; mais il vaut mieux pour elle qu’elle soit désabusée, et j’en supporterai les conséquences comme je le mérite.

— Marie, dit Berthe, où est votre main ? Ah ! la voici, la voici — et elle la porta à ses lèvres en souriant, puis l’attira sur son cœur. Je les ai entendus chuchoter entre eux la nuit dernière de quelque action blâmable dont on vous accuse… Ils avaient tort. »

Dot restait muette. Ce fut Caleb qui répondit pour elle :

« Ils avaient tort.

— Je le savais ! s’écria Berthe fièrement ; je le leur ai dit. J’ai méprisé toutes leurs paroles… Jeter le blâme sur elle, non !… je ne suis pas si aveugle, » ajouta-t-elle en serrant sa main dans ses mains et approchant sa joue de la sienne.