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LE CRICRI DU FOYER.

« Il n’est pas d’horloge qui puisse sonner encore pour moi les heures qui sont écoulées, dit John avec un faible sourire… Mais comme vous voudrez, ma chère, l’heure sonnera bientôt… peu importe ce que nous disons. Je voudrais trouver quelque chose de plus difficile pour vous être agréable.

— Fort bien ! murmura Tackleton… Mais moi je m’en vais, car lorsque l’heure sonnera il faudra que je sois en route pour l’église… Bonsoir, John Peerybingle, je suis fâché d’être privé du plaisir de votre compagnie, très-fâché aussi de la cause qui m’en privera.

— J’ai parlé clairement ? lui répéta le voiturier en l’accompagnant jusqu’à la porte.

— Oh ! très-clairement !

— Et vous vous souviendrez de ce que j’ai dit.

— Puisque vous me forcez d’en faire la remarque, répandit Tackleton après avoir eu la précaution de monter dans sa voiture, je dois vous dire que ç’a été pour moi quelque chose de si inattendu, que je ne saurais guère l’oublier.

— Tant mieux pour nous deux, repartit John. Adieu ; beaucoup de plaisir.

— Je ne puis vous faire le même souhait à vous, John, dit Tackleton ; mais merci. Entre nous (comme je vous l’ai dit) je ne saurais être moins heureux après le mariage, parce que May n’a pas été pour moi ni trop gracieuse ni trop démonstrative auparavant. Adieu ; ayez soin de vous. »