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LE CRICRI DU FOYER.

dénoués comme il l’avait vue avant qu’elle se retirât dans sa chambre. Quand elles la trouvaient dans cette attitude, elles ne se tournaient plus vers lui et ne le regardaient plus, mais se pressant à l’envi autour d’elle, la consolaient, l’embrassaient, lui prodiguaient les témoignages de leur sympathie et de leur tendresse, oubliant John complètement.

Ainsi se passa la nuit. La lune descendit à l’horizon, les astres pâlirent, le soleil se leva, le jour froid parut — et le voiturier était encore assis la tête dans ses mains. Toute la nuit le fidèle Cricri avait gresi… gresi… gresillonné sur le foyer. Toute la nuit John avait écouté sa voix. Toute la nuit les fées domestiques avaient été actives autour de sa chaise ; toute la nuit Dot avait été belle, et sans reproche dans le miroir, excepté quand survenait une certaine ombre.

John se leva dès qu’il fut grand jour et il s’habilla. Il ne pouvait vaquer à ses occupations ordinaires ; il n’en avait pas le courage ; d’ailleurs, à cause de la noce de Tackleton il s’était arrangé pour se faire remplacer ce jour-là dans ses rondes. Il avait formé le projet d’aller gaîment à l’église avec Dot ; mais c’en était fait de ce projet-là. Quoi ! le jour anniversaire de son propre mariage !… Ah ! qu’il avait peu prévu qu’une année si heureuse se terminerait ainsi !

Le voiturier s’attendait à une visite matinale de Tackleton et il ne se trompait pas. À peine se promenait-il depuis quelques minutes devant sa porte, qu’il vit le