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LE CRICRI DU FOYER.

fois plus ravissante. Elle les congédia donc gaîment, l’une après l’autre, avec une indifférence comique qui devait les désespérer, si elles étaient ses admiratrices, — et elles l’étaient toutes, plus ou moins, comment eùt-ce été autrement ? — L’indifférence n’était cependant pas son caractère… oh ! non ! car l’instant d’après il se présenta à la porte un certain voiturier, et quel accueil il reçut d’elle, — l’heureux mortel !

Les fées fixèrent encore sur John leurs yeux étonnés, semblant lui dire : « Est-ce là cette femme qui t’a abandonné ? »

Une ombre passa sur le miroir ou sur le tableau, — appelez-le comme il vous plaira, — l’ombre grandie de l’étranger, tel qu’il se présenta la première fois sous le toit du voiturier, une ombre qui en couvrait toute la surface et effaçait les autres objets. Mais les actives fées travaillèrent comme des abeilles pour enlever cette ombre funeste, et Dot reparut, toujours vermeille et belle !

Elle endormait son petit enfant dans son berceau ; elle fredonnait un refrain de nourrice et appuyait la tête sur une épaule qui avait sa contre-partie dans la figure rêveuse près de laquelle se tenait le Cricri-fée.

La nuit — je veux dire la nuit réelle, la nuit qui ne se mesure pas aux horloges des fées, — la nuit suivait son cours, et dans cette phase des pensées de John, la lune se montra et brilla dans les cieux. Peut-être quelque