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LE CRICRI DU FOYER.

pour l’amour de Dieu, par la fenêtre, « allait-il crier, par un dernier retour de générosité…

Soudain le feu illumina toute la cheminée d’une lumière flambante et le Cricri du foyer se mit à grésillonner !

Aucun des sons qui pouvaient frapper son oreille, aucune voix humaine, pas même celle de Dot, ne l’aurait ému et calmé comme celle du Cricri. Il crut l’entendre de nouveau répéter qu’elle aimait le Cricri ; il crut la revoir, il reconnut sa démarche, sa joie naïve, son accent si doux… Oh ! quelle voix que la sienne, pour charmer mieux qu’aucune musique le foyer d’un honnête homme ! Déjà ses meilleures pensées reprenaient le dessus et bannissaient le démon qui s’était emparé de lui.

Il recula de la porte qu’il allait enfoncer, tel qu’un somnambule réveillé tout-à-coup au milieu d’un rêve effrayant ; il débarrassa ses mains du fusil et s’assit encore près du feu où il trouva le soulagement des larmes.

Alors le Cricri quitta le foyer et apparut sous la forme d’une fée.

« Je l’aime, dit une voix féerique, répétant ces simples paroles qu’il se rappelait si bien. Je l’aime, parce que je l’ai tant de fois entendu chanter et à cause des pensées que m’a inspirées son innocente musique.

— Ce sont ses paroles, dit John : oui !