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che et se prit à marmotter des mots sans suite et mal articulés : « La mort… l’enfer… pénitence… Antoine… Oh ! »

Ses mains s’agitèrent, comme pour chasser une apparition ; elle se tordit sur son lit ; une sueur abondante mouilla ses cheveux blancs… Puis elle parut se calmer et tomba bientôt dans un sommeil de plomb.

Le lendemain, quand Ambroise voulut l’interroger, elle ne put lui répondre, mais son regard avait moins d’égarement, et il y avait une lueur de raison dans sa fixité.

Le jeune homme se reprit à espérer…

Le mieux se déclarait, et la centenaire allait vivre.

Depuis lors, il ne la perdit pas de vue une seule heure et ne cessa de la questionner sur la fille adoptive de Pierre Bouet.

La vieille s’habituait à ce nom d’Anna, qui semblait arriver jusqu’à son intelligence et y faire naître un travail remémoratif.

Enfin, une nuit — celle du 21 au 22 juillet — vers deux heures du matin, la Démone se redressa dans son lit, se mit sur son séant et, portant les deux mains à son front, s’écria d’une voix terrifiée :

— Vite !… Le voilà !… Il vient ! il vient !…