Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Positivement, il se sentait devenir fou.

Voilà pourquoi il était sorti et pourquoi il ne cessait, en marchant, de se répéter : « Il faut en finir !… Je suis perdu ! »

Sa grange s’allongeait dans la pénombre, à un arpent en arrière de la maison, tout au plus.

Les deux ventaux de la grande porte qui fermait la batterie, largement ouverts, laissaient béante une ouverture noire, où miroitait, par intermittence, la paille éparse ou liée en gerbes.

C’est dans ce trou carré et sombre qu’Antoine Bouet s’engouffra.

Il marchait d’un pas de somnambule, marmottant d’étranges choses, et n’apportait aucune hésitation dans ses actes.

Après s’être orienté pendant quelques secondes, il alla décrocher à une cheville de bois, fichée dans un des pans de la batterie, un rouleau de cordes. Puis il se munit d’une échelle, qui servait à communiquer avec le fenil, et revint au milieu de l’aire.

Là, il parut réfléchir durant quelques secondes…

Peut-être allait-il renoncer à son projet ou l’ajourner…