— De drôles de choses… s’empressa de répondre Ti-Toine.
— Pas si drôles déjà !… interrompit sa sœur : dis plutôt des choses surprenantes.
— Surprenantes, surprenantes… C’est selon. Moi, d’abord, j’ai toujours pris Anna pour une vraie demoiselle… Pas laide, avec ça !… Ah ! mais non !
— Laisse parler Claudia, toi… dit sèchement Eulalie. Tu n’es qu’un amoureux bête.
— Merci, m’man.
— Voyons, Claudia, dis-moi tout. D’abord, cet Anglais, est-il vrai qu’il se prétend le père d’Anna ?
— Rien de plus vrai. Tous les voisins se chuchotent la chose. Il paraît aussi que la folle est la femme du milord et la mère de ma cousine, par conséquent.
— De sorte que cette va-nu-pieds, cette voleuse d’héritage se trouve être… ?
— Une vraie demoiselle, une comtesse ou une duchesse future, qui sait !
— Chien de sort !… En voilà une qui est née coiffée !
— D’un bonnet de soie… observa niaisement Ti-Toine.