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Eulalie a compris cette allusion à la scène de la matinée. Aussi réplique-t-elle vivement :

— Des orphelines comme Anna, qui font les grandes dames parce qu’elles ont traîné leurs bottines à talons dans les couvents, aux dépens des autres et à leur détriment, c’est justement ce qu’il leur faut. Je l’ai rossée, oui. Mais je m’en « bats l’œil. »

Antoine tousse, sans répondre.

Et Eulalie profite de cette approbation tacite pour continuer sa tirade, la corser d’épithètes grinçantes et l’assaisonner de réflexions barbelées…

Mais toute cette artillerie ne peut faire sortir Antoine de son mutisme accablé.

La nuit est venue mettre fin à ce bombardement vigoureux, mais sans effet.

L’épouse, irritée et grondante comme un dogue à la chaîne, a suspendu les hostilités.

Les enfants rentraient.

D’où venaient-ils ?…

C’est ce que nous n’allons pas tarder à savoir.

— Ah ! vous voilà, vous autres ! fit la mère, se posant en face d’eux comme un point d’interrogation. Eh bien, qu’est-ce qu’il se passe chez la veuve ?