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La veuve laissa glisser doucement son fardeau sur le tapis et cria d’une voix aiguë :

— La Gaffe ! La Gaffe !

Le matelot ne tarda pas à arriver du jardin où il travaillait, suivant sa coutume. Mais, si vite qu’il eût accouru, une autre personne l’avait devancé : c’était Anna.

Au reste, l’arrivée de la jeune fille était toute fortuite, ou plutôt avait une bien autre cause que le désir de porter secours à qui que ce soit.

Elle était toute en pleurs et dans un état d’énervement qui faisait mal… Sa respiration haletante, les sanglots qui la suffoquaient… ne laissaient aucun doute sur les motifs de sa brusque apparition.

On lui avait encore fait quelque scène chez son tuteur !

Ce que voyant, La Gaffe, qui était rageur, mâchonna une demi-douzaine de jurons, dignes du gaillard d’avant d’un corsaire, et demanda :

— Voyons, ma petite, qu’est-ce qu’il se passe dans cette cambuse de malheur ?… On ne vous a pas battue, je suppose ?

Pour toute réponse, la jeune fille montra