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l’autre, en se dépouillant brusquement de sa barbe et de son manteau.

— Antoine ! mon frère ! gémit le bonhomme, Que viens-tu faire ici, à cette heure, malheureux ?

— Je te l’ai dit, je viens pour obtenir justice.

— Eh ! bon Dieu, quelle justice demandes-tu de moi ?

— Je veux t’empécher de jeter dans les bras dune étrangère le dernier lambeau de l’héritage de notre famille.

— D’une étrangère ! De qui veux-tu donc parler ?

— Hé ! de qui parlerais-je, si ce n’est de cette fille de malheur, qui dort à quelques pas d’ici !

— D’Anna ?

— Parbleu !

— Comment, c’est de ma fille chérie, de mon enfant adorée, que tu parles en pareils termes ?

— Oui !… Et quand tu l’appellerais un million de fois ta fille, elle n’en serait pas moins une étrangère, une enfant trouvée, une inconnue qui prend ici la place de tes parents légitimes…