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Le remède a fait son effet, car la jeune fille dort d’un sommeil profond.

Il n’y a donc plus, pour Antoine, qu’à pousser la porte entrouverte devant lui pour se trouver en présence de son frère…

Mais il a une minute de suprême hésitation, un dernier combat à soutenir, une victoire décisive à remporter sur sa conscience, qui regimbe, malgré lui.

La bataille n’est pas longue.

Antoine saisit brusquement la poignée de la porte et s’introduit à pas de loup dans la petite pièce. Mais, si peu de bruit qu’il ait fait, ce bruit a été suffisant pour éveiller Pierre Bouet.

Le bonhomme, en ouvrant les yeux, voit à proximité de son lit cette espèce de fantôme à longue barbe, drapé dans un grand manteau. Il pousse un cri étouffé :

— Ho ! ho ! qui est cela ?

Et il va pour saisir le cordon de la sonnette. Mais l’autre l’a prévenu, en disant :

— C’est inutile… On ne t’entendrait pas.

Le bras du malade retombe sur la couverture.

— Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ? demande-t-il d’une voix terrifiée.