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Le beau parleur risqua un coup d’œil à l’intérieur, à travers le vitrage. Le hasard le favorisait, car la jeune fille, assise près du poêle, achevait justement de prendre sa réfection habituelle. Sitôt qu’elle eut fini, elle déposa le vase dans une armoire, s’empara de la chandelle et gagna sa chambre.

Antoine en avait vu assez. Il alla se blottir sous un arbre du jardin et attendit là que les hôtes de la maison — maître et serviteurs — fussent complètement plongés dans le sommeil.

Une couple d’heures se passèrent de la sorte, pendant lesquelles le malheureux récapitula tous les griefs qu’il prétendait avoir contre son frère, dans le but de se confirmer dans sa terrible résolution.

Il n’y réussit que trop bien, car lorsqu’il se leva, ses regards brillaient d’un feu sombre, au milieu de l’obscurité, et ses dents grinçaient de colère contenue.

Enfin, le voilà qui se dirige vers une porte basse, communiquant avec la cave de la maison… Il pousse le battant : la porte cède et s’ouvre sans bruit… Alors, courbé en deux, tâtonnant des pieds et des mains,