Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.

eût déjà disposée de la moitié de la succession — moins une aumône à sa nièce — il fallait encore que le reste de l’héritage suivît le même chemin, échappât à ses légitimes prétendants !

C’en était trop, vraiment !

Une immense colère s’alluma dans le cœur de l’envieux Antoine ; le sang lui monta au cerveau en bouffées brûlantes ; mille flèches aiguës coururent par tout son corps… Il pensa mourir de rage.

Mais la réaction se fit bientôt ; les folles ardeurs des nerfs s’apaisèrent, et il ne subsista plus, au bout de quelques minutes, dans l’esprit du beau parleur, qu’un sentiment : la soif de vengeance ! qu’une résolution : forcer Pierre Bouet à changer son testament !

Antoine eut, le soir même, une longue conférence avec sa femme, et ses dernières paroles en se couchant furent celles-ci :

— Je vais lui apprendre, à ce gueux-là, ce qu’il a fait de moi avec sa ladrerie et ce qui attend son étrangère, s’il lui laisse ses biens… Il faudra bien qu’il modifie son testament, sinon je fais un malheur, satané corbillard !