Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

paralysé… Puis tout à coup il bondit, fit un geste menaçant et s’écria oubliant toute réserve :

— C’est faux !… Tu mens ! Mon frère n’aurait pas osé faire un acte aussi monstrueux !

— Ah ! ah ! fit Ambroise, je ne me trompais donc pas ! C’était donc réellement dans l’espoir que ton frère mourrait subitement que tu lui dépêchais toutes sortes de bavards qui l’entretenaient dans sa fièvre !… Assassin ! bandit ! va-t’en car je serais capable de t’étrangler en plein chemin. Mais souviens-toi que je veillerai dorénavant sur ta conduite et qu’à la moindre chose qui louchera !…

Antoine n’entendit pas la fin. Insensible à ces injures, il s’éloigna chancelant comme un homme ivre. De tout ce que Campagna venait de lui jeter à la figure, une seule phrase restait présente à sa pensée, l’empoignait, l’enserrait jusqu’à l’étouffer : son frère avait fait un testament !

Ce mot de testament signifiait pour lui pauvreté, ruine, déshonneur, — car il ne savait que trop à qui Pierre laisserait ses biens. Ce n’était pas assez que Marianne