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— Peste ! es-tu riche un peu ?

— Je ne le suis pas, mais je veux le devenir. Faites de votre mieux.

— Tu seras content, mon petit.

Et la vieille, après avoir soigneusement serré la pièce d’argent, se mit en devoir d’organiser ses jeux de cartes.

Après qu’elle les eut bizarrement étendus sur la table, observant un ordre de couleurs déterminé, elle se retourna vers Antoine.

— Que veux-tu savoir ? demanda-t-elle.

— Je veux savoir d’abord ce qui s’est passé chez mon frère pendant la nuit d’hier.

— C’est-à-dire que tu veux t’assurer si mes cartes le savent aussi bien que toi.

— Je ne dis pas non.

— C’est bien ; tu vas être satisfait dans une minute.

La Démone raffermit ses lunettes sur son terrible nez et se prit à examiner les cartes qui couvraient toute la table. Tantôt elle les changeait de place ; tantôt elle promenait ses doigts osseux d’une rangée à l’autre, établissant entre les figures de chaque jeu de mystérieuses corrélations, qui lui arrachaient parfois des murmures inintelligibles.