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C’est par cette pièce privilégiée qu’était entré Antoine Bouet, comme on l’a vu.

L’huissier s’était donc assis près de la table et ne se pressait pas d’entamer l’entretien, tout beau parleur qu’il fût.

La mère Démone dut lui venir en aide.

— Voyons, dit-elle, mon petit, pas de façons et dis un peu à maman ce qui t’amène… Pierre t’aurait-il fait donation, par hasard ?

Antoine ne répondit que par un regard furieux et un grognement.

— Non ! reprit la vieille. Alors, c’est toi qui t’es donné à lui, peut-être ?

— Vous êtes folle, la mère, et vous avez tort de railler, repartit brusquement Antoine : il s’agit de choses sérieuses, ne le devinez-vous pas ?

— Comment veux-tu que je le devine ?

— Hé ! c’est votre métier.

— Sans doute. Mais je n’ai pas mes cartes dans les mains, là, vois-tu. Raconte-moi plutôt la chose, sans me forcer à fatiguer mes pauvres yeux.

— Ma foi, non ; je veux mettre votre science à une épreuve décisive.

— Douterais-tu de mes capacités, par hasard ?