Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Les gens priés en place ! cria bientôt une voix autorisée.

La grand-chambre fut vite prise d’assaut, et des merveilles de chorégraphie ne tardèrent pas à s’étaler au milieu d’un cercle joyeux de spectateurs. Aux gigues succédèrent des cotillons, puis des reels à quatre et à neuf, puis des triomphes, puis des foins, puis des horn-pipes, puis… toutes sortes de choses, enfin ! Si bien qu’au petit jour, on jouait encore du jarret et que le pauvre violoneux n’en pouvait plus, tout gorgé qu’il fût d’un rhum généreux.

La danse dut cesser, faute de mesure pour la guider, et chacun se disposa au départ.

Une demi-heure après, il ne restait plus, en fait d’étrangers à la maison, que maître Antoine Bouet et sa digne épouse.

Tout en faisant ses apprêts et en causant à bâtons rompus, le beau parleur reluquait la petite Anna dans son berceau, avec la persistance d’un homme qui a quelque chose sur le cœur et n’ose pas le dire.

Son frère Pierre finit par s’en apercevoir.

— Ah ça ! lui fit-il remarquer, qu’as-tu donc à lorgner ma petite fille ?… On