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teurs. De drôlatiques, elles devinrent sérieuses, puis extraordinaires, puis tout à fait lugubres.

Ce fut Antoine Bouet, l’huissier beau parleur, l’avocat du village, qui les amena sensiblement sur ce terrain, où il était chez lui.

Ambroise Campagna venait de terminer une histoire dans laquelle un quêteux avait jeté un sort aux bêtes à cornes de son oncle, Baptiste Morency ; et comme il était quelque peu esprit fort, ce Campagna, il n’avait pas manqué d’ajouter :

— Vous en croirez ce que vous voudrez ; mais, pour moi, je trouve que tous ces contes-là, c’est des bêtises.

— Des bêtises ! interrompit vivement Antoine ; tu en parles bien à ton aise, Ambroise Campagna. Il pourrait bien t’en cuire, mon garçon, pour refuser ainsi de croire aux châtiments que le bon Dieu nous envoie par l’entremise de ses pauvres.

Il faut dire ici, par parenthèse, que ce finaud d’Antoine avait toujours le nom de Dieu à la bouche, bien qu’il fût moins croyant que n’importe qui.

— C’est vrai ! murmura-t-on, Ambroise aura queuque chose.