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sance plus grande qu’elle ne le voulait laisser paraître des faits arrivés.

— Faudra voir ! faudra voir ! avait-il murmuré souvent dans le cours de la journée, résumant ainsi une pensée sans cesse présente à son esprit.

De son côté, Antoine n’était pas sans avoir deviné le projet d’Ambroise. Certaines paroles échappées à ce dernier, depuis la veille, ses allures déterminées et la conduite qu’il avait prise des nouvelles recherches ne laissaient pas le moindre doute sur son intention de pousser les choses aussi loin que possible… jusqu’à même forcer la tireuse de cartes à dire la vérité.

Or, la vérité, pour Antoine, ce n’était ni plus ni moins que l’anéantissement complet d’espérances longuement caressées, avec la ruine, le déshonneur, et peut-être une condamnation sévère, pour conséquences. Il fallait donc empêcher, coûte que coûte, la Démone de parler, et c’était cette nécessité impérieuse qui faisait, depuis le matin, le sujet des préoccupations du beau parleur.

Lui aussi, à l’instar d’Ambroise, se répétait souvent à lui-même : « Faudra voir