Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

revoir un jour ses parents véritables, Anna se contentait-elle du bonheur présent et accordait-elle toute sa tendresse à ses parents adoptifs.

Nous nous trompons probablement un peu en disant : toute sa tendresse, car la conversation de Pierre Bouet avec sa femme – conversation que nous avons rappelée dans l’avant-dernier chapitre – a dû faire comprendre au lecteur qu’une troisième personne occupait aussi une bonne place dans le cœur de la jeune fille.

Comme nous aurons occasion de faire plus ample connaissance avec ce personnage, bornons-nous, pour le quart d’heure, à dire que c’était un jeune marin de Saint-François, du nom de Charles Hamelin, capitaine et propriétaire d’une goëlette qui faisait le trafic avec les provinces maritimes. L’automne précédent, le capitaine Hamelin avait eu le bonheur de sauver d’un naufrage certain Pierre Bouet et sa fille, revenant de Québec en chaloupe. Inutile d’ajouter que le bonhomme lui avait voué une reconnaissance éternelle et que le jeune marin était devenu le commensal de la maison, pendant l’hiver qui suivit ; inutile