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CHAPITRE VI

où pierre bouet s’occupe de son magot.


Le surlendemain du jour où se sont accomplis les événements rapportés dans le précédent chapitre, le père Bouet et sa femme, assis l’un près de l’autre dans la cuisine de leur maison, causent à voix basse.

Il est huit heures du soir, et la nuit s’étend sur la campagne. Ce n’est pas tout à fait l’obscurité, car le ciel d’un azur sans nuage garde encore les derniers reflets de l’astre qui s’en va ; mais ce sont ces teintes crépusculaires qui commencent à noyer les contours des objets, puis qui, s’épaississant peu à peu, finissent par les envelopper d’une gaze à peine translucide.

Les travailleurs sont encore aux champs. Ils profitent des quelques beaux jours qui viennent de se succéder pour achever leurs hersages, mettre la dernière main aux semailles et terminer la toilette de leurs terres, avant de les abandonner aux influences diverses qui favorisent l’œuvre mystérieuse de la germination.