Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

seuil de cette vie nouvelle qui s’ouvre pour la jeune fille à l’époque de la puberté, elle possède déjà toutes les séductions de la femme, jointes aux grâces naïves de l’enfant. La nature semble avoir épuisé pour elle les trésors de ses faveurs, car elle a fait Anna bonne autant que belle. La lame est digne du fourreau.

Inutile de se demander si Pierre Bouet et sa femme n’ont rien négligé pour donner à un pareil bijou la ciselure de l’éducation, pour inculquer dans ce jeune cœur les principes de piété bien entendue, sans lesquels une femme n’a pas d’auréole. Dès l’âge de six ans, la petite fut mise à l’école du village, qu’elle fréquenta jusqu’à la date de sa première communion. Puis ce fut au tour des bonnes religieuses de Sainte-Famille, qui complétèrent l’œuvre commencée, en ayant soin de ne pas omettre les connaissances pratiques : travaux d’aiguille, théories culinaires, etc., que tout couvent ne devrait jamais négliger.

Quand elle sortit du pensionnat, à quinze ans, Anna n’était pas sans doute une savante, mais elle avait une bonne instruction élémentaire, amplement suffisante