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— Réponds, et surtout n’essaie pas de me tromper, insista la tireuse de cartes.

— Eh bien ! oui, articula nettement Pierre Bouet.

— Même au détriment de ton frère Antoine ?

— Antoine a eu autant que moi de notre défunt père ; s’il a gaspillé son héritage, tant pis pour lui.

— Ainsi, tu ne lui laisseras rien de rien ?

— On verra dans le temps… répondit Pierre, que l’insistance de la vieille commençait à inquiéter.

Celle-ci s’en aperçut, et voulant le rassurer :

— Tu peux parler sans crainte, dit-elle ; je suis comme un confesseur, moi : jamais un mot de ce qui se dit ici n’est répété à qui que ce soit. Autrement, vois-tu, j’aurais perdu depuis longtemps la confiance de mes clients – et, Dieu merci, j’en ai un grand nombre.

— Alors, puisque c’est comme ça, vous pouvez marcher.

— Bien, mon fils ; songe que si je te questionne, c’est pour ton bien et celui de ta fille d’adoption.