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rent à leur voyage. La nouvelle en un moment fit le tour du poste ; tout le monde en parlait, et tout le monde avait peur.

Comme pour confirmer ce récit, on commença bientôt à voir chaque après-midi, un homme qui se promenait sur le bord du coteau, un papier à la main, semblant tenir ses comptes. On le voyait parfaitement, et personne cependant ne pouvait lui distinguer les traits du visage. C’était comme une ombre. Il n’avait pas, à proprement parler, de couleur ; mais s’il eût fallu lui en donner une, on se serait accordé à dire qu’il était noir. Bien longtemps on vit cet homme mystérieux se promener ainsi chaque après-midi ; et jamais personne n’osa aller lui adresser la parole.