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rer la figure du pauvre ivrogne au point qu’ils lui roussirent un peu la chevelure et la barbe. Enfin, pour combler la mesure, une espèce de grand chien à poil roux, haut de trois pieds au moins, rôdait au milieu des arbres, s’arrêtant parfois et dardant sur le meunier deux gros yeux qui brillaient comme des charbons enflammés.

Jean Plante avait froid dans le dos et les cheveux droit à pic sur la tête comme des broches à tricoter.

Il essaya plusieurs fois de se relever pour prendre sa course vers les maisons ; mais la terreur le paralysait autant que l’ivresse, et il ne put en venir à bout qu’au petit jour, alors que toutes les épouvantes de la nuit avaient disparu.