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PEAU D’ANE


L’inceste qui forme le point de départ de Peau d’Ane est regardé comme une des preuves les plus évidentes de son antiquité. Ce conte, en effet, de même que ceux qui nous intéressent aux exploits des voleurs habiles, a dû être inventé à une époque où les lois de la morale n’étaient pas encore fixées.

« On raconte, dit un auteur sanscrit, Koumârila, que Prajâpati, le seigneur de la création, fit violence à sa fille Ouschas. » Cet inceste divin, cité par M. Max Muller dans son History of sanscrit littérature, est peut-être, comme celui d’Indra et d’Ahalyâ, ou encore l’histoire plus connue de Cinyras et de Myrrha, le germe du conte de Peau d’Ane.