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et son plus vif désir était de le voir raccommodé. À ce beau souhait le mari s’emporte. « Et adoncques de courroux qui fut en luy quant il oyt le mot, hastivement et en fureur, sans adviser à ce qu’il disoit, luy souhaita le pied au ventre. »

Aux lamentations de la malheureuse, les voisins s’assemblent et persuadent au mari que, s’il ne veut être son meurtrier, il doit souhaiter que le pied revienne à la place qu’il n’aurait pas dû quitter. « Et ainsi furent les trois souhaits perdus et annihilés. »

Cette version des Souhaits ridicules s’est conservée dans la tradition orale : il y a une douzaine d’années, comme nous cherchions en Belgique ce qu’il pouvait y rester de contes populaires, nous l’avons entendu conter en patois wallon à Leuze (province de Hainaut).

Vers la fin du xvie siècle, Philippe d’Alcrippe, sieur de Neri en Verbos (Philippe le Picard), moine bernardin de l’abbaye de Mortemer en Normandie, consacra les instants de repos que lui laissait la goutte, à composer un livre « pour inciter les resveurs tristes et mérancoliques à vivre de plaisir. » Il n’y réussit pas trop mal et, dans la Nouvelle fabrique des excellents traits de vérité, il nous raconta l’aventure divertissante de trois jeunes garçons frères, du pays de Caux, qui dansèrent avec les fées.