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Dus qu’à un jur que il estaient
A un mengier ù il aveient
D’une berbiz l’eschine et l’os,
Dont la moolle pareit defors

dont la moelle paraissait au-dessus. Ne pouvant la prendre avec les doigts, la femme souhaite que son mari ait le bec d’une bécasse. Le mari, surpris et indigné, demande qu’elle soit arrangée de la même façon, et l’auteur ajoute malicieusement, sans les tirer d’affaire :

Deux oremanz unt jà perduz
Que nus n’en est à bien venuz.

La fable du Folet a trente-quatre vers ; le conte des Quatre Souhaits Saint-Martin (Fabliaux et Contes publiés par Méon, t. IV, p. 386) n’en a guère moins de deux cents. Il coule avec cette facilité prolixe qui est le défaut des versificateurs du xive siècle. Il reprend d’ailleurs complaisamment la tradition rompue par Marie de France. Les péripéties que Sendabar n’a fait qu’indiquer, il les développe avec un cynisme aussi spirituel que révoltant. L’auteur anonyme se répand en des énumérations à la Rabelais qui sont d’une bouffonnerie bien amusante.

Son plan est exactement le même que celui de Syntipas, à l’exception qu’au lieu de trois souhaits, le vilain en reçoit quatre de saint Martin. Bien que Normand, il en donne un à sa femme, qui s’en