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un bois deux enfants appelés Nennillo et Nennella, pouvait venir au palais, où l’on en donnerait de bonnes nouvelles.

Croyant que les pauvrets avaient été mangés par les loups, Jannuccio avait toujours eu le cœur triste et inconsolable.

Il courut dans la plus grande joie trouver le prince et lui dit qu’il avait perdu ses enfants. Il conta toute l’histoire, comme quoi il avait été forcé de les porter au bois.

Le prince le reçut avec une mine sévère et lui dit qu’il fallait n’être pas un homme pour se laisser mettre ainsi le pied sur la gorge par une femmelette et mener perdre ses bijoux d’enfants.

Après l’avoir écrasé de ce reproche, il posa sur sa blessure le baume de la consolation et lui fit voir ses enfants que Jannuccio couvrit de baisers durant une demi-heure sans pouvoir s’en rassasier.

Le prince ordonna à Nennillo d’ôter son bonnet rouge et de revêtir des habits de gentilhomme. Il envoya ensuite chercher la femme de Jannuccio et, lui montrant ces deux puces d’or[1], il lui demanda quel supplice mériterait quiconque leur ferait du mal ou les mettrait en danger de mort.

— Pour moi, répondit-elle, je l’enfermerais dans un tonneau et je le roulerais par la montagne.

  1. i. Chelle doi puche d’oro.