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mener ensuite son héros à la cour et de lui donner le rôle de Mercure.

Ses petits lecteurs ne comprennent rien à ses plaisanteries sur le profit différent que le messager des dames tirait de ses courses, selon qu’il portait les lettres aux maris ou les poulets aux amants.

Je me rappelle que dans mon enfance cette fin, enguirlandée de galanterie, me paraissait interminable. J’ai été, quelques années après, fort surpris de voir qu’elle n’occupait guère plus d’une page.

Les enfants ont un instinct étonnant de la mesure : il leur vient en partie d’ailleurs de la difficulté matérielle qu’ils éprouvent dans leurs premières lectures.

De la comparaison entre le Petit Poucet et le Ptiat Pousset, il résulte, ce nous semble, que le premier brille par cette naïveté étudiée qui est le comble de l’art, et que le second se distingue par la naïveté à l’état brut, la naïveté avant le travail du lapidaire et qui tient à l’ignorance des procédés artistiques.

Disons, si l’on veut, que l’un est naïf et l’autre primitif, en d’autres termes, puisé directement à la source populaire, et non dans le conte de Perrault, ainsi que le prétend M. Paris.

Le recueil catalan lo Rondallayre nous offre un récit intitulé lo Noy Petit, le petit gars, qui se rapproche tout autant de celui de Perrault. Les miettes