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— Cela se fera si vous m’aimez assez pour souhaiter que cela soit ; et, afin, madame, que vous n’en doutiez pas, sachez que la même fée qui, au jour de ma naissance, me fit le don de pouvoir rendre spirituelle la personne qu’il me plairait, vous a aussi fait le don de pouvoir rendre beau celui que vous aimerez, et à qui vous voudrez bien faire cette faveur. »

Et la princesse prouve qu’elle est réellement devenue femme d’esprit, en souhaitant la métamorphose qui lui donne pour mari le prince le plus beau et le plus aimable du monde.

Cet incident, comme celui qui l’a changée elle-même, n’arrive malheureusement qu’à la suite d’une conversation très-galante, très-froide et très-longue, où l’auteur déploie infiniment de grâce et d’ingéniosité, mais à laquelle les enfants n’entendent goutte et qui les ennuie profondément.

Dans un article cité plus haut, M. Montaigu estime « qu’on peut prendre Riquet à la Houppe comme le type le plus général et le plus philosophique du merveilleux français. » La philosophie de Riquet à la Houppe n’est, hélas ! que trop apparente ; mais si ce conte représente mieux que tout autre le merveilleux français, il faut en conclure que ce merveilleux est bien pauvre ; car ce qu’on doit surtout lui reprocher, c’est le manque de fantaisie.