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Il arriva que Troccola vint voir sa sœur. Trouvant Martiella tout occupée et affairée parmi ses perles, elle demanda comment, quand et où elle les avait eues.

La jeune fille ne savait pas troubler l’eau[1], et peut-être ignorait-elle le proverbe : « Ne fais pas tout ce que tu peux, ne mange pas autant que tu veux, ne dépense pas tout ce que tu as, ne dis pas tout ce que tu sais. » Elle conta l’affaire de point en point à sa tante.

Celle-ci ne s’amusa pas à attendre sa sœur et elle retourna en grande hâte à sa maison. Elle donna une galette à sa fille et l’envoya chercher de l’eau à la fontaine, Puccia y trouva la même vieille, qui lui demanda un peu de galette. Comme elle était révèche de sa nature, elle lui répondit :

— Crois-tu que je n’aie rien de mieux à faire que de te donner de la galette ? As-tu bâté[2] mon âne pour que je te donne mon bien ? Va, les dents nous sont plus proches que les parents.

À ces mots, elle fit quatre bouchées de la galette, en se moquant de la vieille. Quand celle-ci vit avaler le dernier morceau et tout son espoir disparaître, elle entra en fureur et dit :

— Va, quand tu ouvriras la bouche, puisses-tu

  1. i. Dissimuler.
  2. 2. ’Mprenato.