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— Je lui donne pour don qu’à chaque parole qu’elle dira il lui sorte un crapaud de la bouche.

Le troisième dit :

— Je lui donne pour don qu’elle périra d’une mort horrible.

La méchante fille chercha des fraises ; mais elle n’en trouva point et s’en retourna furieuse au logis.

Quand elle ouvrit la bouche pour raconter sa mésaventure, à chaque parole, il en sortit un crapaud, de sorte qu’elle devint pour tout le monde un objet de dégoût.

Dès lors, la marâtre s’aigrit encore davantage et ne pensa plus qu’à tourmenter la fille de son mari, qui embellissait tous les jours. Elle finit par prendre un chaudron, le mit sur le feu et y fit bouillir du lin.

Lorsque ce lin fut cuit, elle commanda à la malheureuse enfant de le rouir et de le macquer, et lui donna une hache pour fendre la glace de la rivière.

La pauvre fille partit. Elle fit un trou dans la glace et commença à travailler. Elle vit venir alors un superbe carrosse où était le roi. Le carrosse s’arrêta.

— Qui es-tu, mon enfant, et que fais-tu là ?

— Je suis une pauvre fille et je rouis du lin. Le roi fut touché en la voyant si belle.

— Veux-tu, dit-il, venir avec moi ?

— Oui, très-volontiers, répondit-elle, car elle