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forcée de donner à l’autre ses beaux yeux, qu’elle rachète ensuite au moyen des diamants qui lui sortent de la bouche. La même particularité se retrouve dans la Jeune fille qui rit des roses et qui pleure des perles, un conte grec du recueil de M. de Hahn.

Le plus bizarre de ces contes est la Fiancée à la touffe, Busky bride, d’Asbjörnsen (traduction Dasent). Trois têtes sortent de l’étang où la belle-fille va puiser de l’eau. La première et la seconde, qui sont de plus en plus laides, prient la jeune fille de les laver ; la troisième, qui est horrible, lui demande un baiser.

Celle-ci consent à tout et obtient, parmi d’autres dons, qu’il tombera de l’or de ses cheveux lorsqu’elle les brossera. L’autre refuse malhonnêtement, et attrape une touffe de pin sur le front, un nez de quatre aunes et un groin de truie.

Quand on amène par mer la fiancée à son époux, le frère dit : « Je vois le prince ; » la marâtre traduit ces mots par : « Jetez-vous à l’eau, » et la fille trop obéissante exécute l’ordre fraternel. Pour diminuer l’invraisemblance de cet incident peu naturel, le conte finlandais que nous avons cité plus haut frappe de surdité le frère et la sœur. Au dénoûment, la vraie fiancée revient sous la forme d’une belle dame qui demande une brosse au cuisinier et qui fait tomber de l’or de ses cheveux.

Dans ses Contes populaires de la Grande-Bretagne,