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dans le fantastique plus strictement que partout ailleurs.

Les vices se tiennent comme les vertus, et il n’est point naturel que la méchante fille ne soit pas intéressée. En voyant que, pour avoir à foison des perles et des diamants, il suffit de donner à boire honnêtement à une pauvre femme, elle peut bien prendre sur elle d’être polie une fois dans sa vie.

Perrault a senti cette objection. Il a eu soin, et cet arrangement ne se trouve que chez lui, de faire revêtir à la fée un nouveau déguisement et de la ramener sous la figure d’un femme magnifiquement habillée.

Avouons qu’en ce temps de féerie, où il fallait s’attendre à tout, la fille qui donne dans le panneau est bien sotte ; mais que dire de sa digne mère qui, au lieu de s’occuper à recueillir les trésors qui sortent de la bouche de la cadette, la traite si mal que celle-ci est forcée de chercher son salut dans la fuite !

Si cette méchante femme entend peu ses intérêts, en revanche, le fils du roi sait mettre les siens d’accord avec ses affections. Il tombe bien amoureux de la fille aux perles, mais c’est en considérant « qu’un tel don vaut mieux que tout ce qu’on peut donner en mariage à une autre, » qu’il l’emmène en son palais et qu’il l’épouse. Cela s’appelle en tout pays faire un bon parti, sauf au pays des