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où la fée est une couleuvre, des roses et des violettes naissent des mains de Blanche-Belle quand elle les lave, et de ses cheveux tombent des perles et des pierres précieuses, tandis que de la vermine sort de la tête et des mains d’une autre jeune fille qu’on lui a substituée auprès du roi son époux. De même dans les légendes indiennes du Deccan, dès que Sodeva Bai ouvre la bouche, il s’en échappe des perles et des pierres précieuses.

Les contes des frères Grimm (traduction Baudry) nous offrent aussi, dans la Gardeuse d’oies près de la fontaine, une jeune fille qui pleure des perles, et, si on nous permet de le dire en passant, nous-même, dans le Chat de la mère Michel, avons essayé de montrer que ce don n’est pas très-enviable, surtout quand celle qui le possède est persécutée par une marâtre.

Après Riquet à la Houppe, le conte que Perrault a intitulé les Fées est, à commencer par son titre, le moins heureux de ses contes en prose. À côté des autres étiquettes si caractéristiques et qui s’imposent si franchement à la mémoire, celle-ci est bien banale, et d’ailleurs elle manque de justesse. Pourquoi les Fées, quand une seule figure dans le récit ?

Les faits sont mal disposés, comme du reste chez presque tous les conteurs qui ont traité le même sujet ; ils pèchent contre cette loi de la logique que, pour faire croire au merveilleux, il faut observer