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Qui empêche que dès le début elle ne conduise son maître au château du Troll, et qu’est-il besoin de la présence du roi pour opérer la métamorphose qui doit amener le mariage final ?

Le conte breton de M. Luzel, le Chat et sa mère (Archives des missions scientifiques et littéraires, 3e série, tome Ier, Ire livraison, p. 40), est encore plus incohérent.

Sur le conseil d’une sorcière, une marâtre fait manger à la fille de son mari un gâteau qui la rend enceinte. Croyant à l’inconduite de sa fille, le père ordonne qu’on l’expose sur mer dans un tonneau. Elle aborde à une île et y accouche d’un chat. Le chat prend un bissac et va chercher des provisions au château voisin.

Un jour le châtelain est mis en prison « pour avoir perdu ses papiers. » Le chat lui offre de le délivrer s’il consent à épouser sa mère. Celle-ci, conseillée par la fée, éventre le chat, l’écorche, jette la peau à la mer et trouve à sa place un beau prince qui se présente à elle comme son fils. Tous deux montent dans un carrosse procuré par la fée et se rendent au château, où le jeune seigneur épouse la mère et se trouve du même coup époux et père.

Je suis parfaitement convaincu que MM. Bladé et Luzel ne touchent nullement aux traditions qu’ils donnent comme authentiques, mais je ne puis