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voir le magnifique seigneur, et la chatte, par un moyen que l’auteur oublie d’indiquer, fournit à son maître une voiture et des habits superbes.

Suit la promenade habituelle, motivée simplement — car le roi n’a pas de fille — sur ce que le héros répète sans cesse que tout est plus beau dans son palais. Après les rencontres obligées, on arrive à un château d’argent qui a trois portes, une d’étain, une d’argent, une d’or, et dont les meubles sont en or pur.

La chatte joue le même tour au Troll et s’en débarrasse de la même façon, après quoi — comme dans la Chatte blanche de Mme d’Aulnoy, laquelle procède d’un Chat botté quelconque — elle commande à Seigneur Pierre de lui couper la tête.

L’opération faite, elle devient une très-belle princesse que son maître épouse et qui lui apporte en dot le même royaume dont le Troll l’avait dépossédée en la réduisant à l’état de chatte[1].

Ce conte pèche surtout par l’absence de logique et le roi y joue un rôle tout à fait inutile. Du moment qu’il n’a pas de fille, pourquoi chercher à l’éblouir ? Est-ce simplement pour le blesser dans son amour-propre, le seul résultat que produisent d’ailleurs les intrigues de la chatte ?

  1. i. À la suite du conte intitulé le Crapaud (Contes populaires de la Grande-Bretagne), M. Loys Brueyre cite un certain nombre de traditions indiennes, norvégiennes, italiennes, françaises, etc., où figure cet incident que nous avons déjà vu dans la Veuve et ses filles, de Campbell.