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emplumé, que nous donnons plus loin.

Cet Oisel fantastique, horrible et puéril à la fois, et qui pousse l’imagination jusqu’à l’extravagance, nous le retrouvons dans un conte des Highlands, la Veuve et ses filles, traduit de Campbell par M. Loys Brueyre, et dans un conte italien, le Roi des Assassins (Mythologie zoologique, vol. II, p. 36), que M. A. de Gubernatis a entendu de la bouche d’une paysanne de Fucecchio. L’un et l’autre ne diffèrent de la tradition allemande que par quelques détails.

Ainsi, le sorcier qui se déguise en mendiant devient, dans le récit écossais, un cheval qui enlève tour à tour les trois sœurs et les transporte dans une maison située à l’intérieur d’une colline ; dans le récit italien, c’est un seigneur qui se donne lui-même pour le roi des Assassins.

Le rôle de l’œuf dénonciateur est joué dans le premier conte par un chat, et, dans le second, par un jeune chien qui servent ou desservent les sœurs, selon qu’elles les traitent bien ou mal. La hotte où le naïf sorcier emporte les sœurs ressuscitées est remplacée d’un côté par trois coffres, et de l’autre par deux jarres.

Dans la première tradition, la jeune fille coupe la tête au cheval avec la barre de la porte. Par suite de cette opération, il se change en un prince charmant qui épouse sa libératrice. Dans la seconde, le dénoûment est moins vif et moins satisfaisant.