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doit remonter à l’époque où les Francs Saliens étaient établis sur les côtes de la mer du Nord ? Quoique les Niebelungen aient été remis en lumière par les Allemands, ne pouvons-nous pas, comme l’a fort bien dit M. Beauvois, relever la statue de Sigurd pour faire pendant à celle de Vercingétorix ? Enfin la présence de la Belle au bois dormant dans le vieux Roman de Perceforest n’achève-t-elle point d’infirmer l’opinion du savant mythologue ?

Nous donnons ci-après en entier Rose des bois, des frères Grimm, et le Soleil, la Lune et Thalie, du Pentamerone, afin que le lecteur puisse les comparer avec le conte de Perrault. Contrairement à ce qui arrive d’ordinaire, le récit français est d’allure moins vive, mais il renferme de si gracieux détails qu’on ne songe pas à s’en plaindre.

Le rôle de la bonne fée y est mieux accusé que dans le conte allemand ; elle se cache derrière la tapisserie pour parler la dernière, et, plus tard, on la voit à l’œuvre, frappant de sa baguette tout ce qui est dans le château, afin que la princesse, comme une dauphine du royaume des fées, trouve, en s’éveillant, sa maison autour d’elle. Il n’est pas besoin pour rompre le charme que le prince, ainsi que dans la version allemande, dépose un baiser sur son doux visage : il suffit qu’il se mette à genoux devant elle. Nous sommes bien loin de la brutalité du Roman de Perceforest, — que nous retrouverons