Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

les dieux qui si bien lui avoient guéry sa fille ». Plus tard, par le moyen d’un anneau que Troylus lui a mis au doigt pendant qu’elle dormait, Zellandine reconnaît que le dieu Mars n’est autre que son amant et elle l’épouse, comme de raison.

Remarquons en passant que Thémis, la mère des Parques, « la déesse des destinées », ainsi que l’appelle le vieux conteur, semble confirmer l’opinion, généralement accréditée, que les fées (fata, fatuæ) tirent leur nom de cet antique Fatum, qui est un des principaux agents de la tragédie grecque.

Outre Blanche-Neige, qui ne ressemble que par le fond au conte de Perrault, il existe dans le recueil des frères Grimm un récit qui le reproduit de point en point, avec cette seule différence qu’il finit au moment où le jeune prince éveille la princesse. M. Édélestand du Méril en conclurait volontiers que la tradition est d’origine allemande : il se fonde sur ce que Dornrose, littéralement Rose d’épine, le nom de l’héroïne, se dit aussi en allemand Schlafrose, Rose dormante. Mais ne pourrait-on pas soutenir aussi bien que le nom de Schlafrose a été donné à l’églantine à cause de la tradition ?

Il allègue de plus la légende de Sigurd et de la valkyrie Brynhild ; mais les critiques les plus compétents, Grimm et Lachmann en tête, ne s’accordent-ils point à reconnaître, dans la tradition épique qui concerne Siegfrid ou Sigurd, une saga franque qui